Uber bloque l’appli des chauffeurs au bout de 10 heures.
Uber France met en application la limitation du nombre d’heures de conduite qu’un chauffeur VTC peut effectuer sans interruption.
Contrairement aux taxis parisiens, le temps de travail d’un chauffeur VTC n’est pas plafonné. En théorie, il peut travailler autant qu’il le souhaite.
Alors que le gouvernement envisage de discuter sur une durée maximale de travail par jour pour les chauffeurs VTC, Uber France prend les devants avant de se faire réprimander. C’est la première fois que le spécialiste des VTC prend une telle initiative, d’elle-même.
C’est un problème qui est évoqué avec régularité: le temps de travail des conducteurs de VTC. Souvent évoqué car certains peuvent passer 15 heures, voire plus, d’affilée derrière leur volant. Un temps de travail à rallonge, qui n’est évidemment pas sans risque tant pour le chauffeur que pour les passagers. C’est bien la vigilance du chauffeur qui permet d’éviter les accidents.
À lire notre article : fatigue, la menace n°1 des chauffeurs VTC
En théorie, l’indépendance des chauffeurs devrait leur permettre de travailler autant qu’ils veulent. Uber reconnaît d’ailleurs que la flexibilité dont ils bénéficient représente un réel atout aux yeux des chauffeurs. Mais il faut aujourd’hui mettre en rapport cette flexibilité, et la possibilité de gagner plus en travaillant plus, avec l’exigence de sécurité.
Six heures de repos minimum
Cette mesure, destinée à lutter contre la fatigue au volant et les risques qui y sont liés, fait office de test auprès des applications car seul Uber limite les durées de connexions.
En pratique, quand un chauffeur Uber aura conduit pendant 10 heures d’affilée — temps des courses et d’acheminement compris — sans aucune pause, son appli sera bloquée et ne sera réactivée qu’après six heures de repos consécutives.
En novembre dernier, Les Echos avaient dévoilé une lettre écrite par Elisabeth Borne dans laquelle la ministre des Transports disait envisager la création d’un salaire minimum pour les conducteurs de VTC, car certains avaient déclaré devoir travailler plus de 80 heures par semaine pour gagner un salaire convenable.
Une mesure qui pourrait passer par la Loi
Cette mesure pour être efficace à long terme ne peut qu’être accompagnée d’une obligation législative. En effet, la plupart des chauffeurs travaillent également avec d’autres applications (Chauffeur privé, LeCab, Taxify, AlloCab, Marcel…) et rien n’empêchera un chauffeur désirant dépasser le seuil des 10 heures de travail de basculer sur un autre de ces acteurs du VTC si cette limitation n’est pas appliquée par tous les opérateurs.
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